Julien Blanc-Gras le 25 mai pour Paradis (avant liquidation)

Comment devenir un dieu vivant.

C’est, de mémoire, la première phrase que j’ai lue de Julien Blanc-Gras.

Je me souviens encore du regard étonné de ma voisine du métro. Elle devait être convaincue que je révisais les dix leçons pour monter ma propre secte.

Rien de tel dans cette comédie apocalyptique qui invite avant tout à exercer notre œil critique sur la société des médias et la société en général. L’humour, l’absurde, la vivacité de sa plume m’avait particulièrement séduit. J’étais tombé sans le savoir dans l’univers de Julien Blanc-Gras. Je poursuivais donc la découverte avec son premier roman, Gringoland. J’étais définitivement séduit par ce jeune auteur qui me transportait aisément dans son road trip mexicain.

Quelques années plus tard, je ne suis plus libraire généraliste mais spécialisé en voyage. Comment devenir un dieu vivant ? a déserté mes rayons. Je reçois pourtant un colis du Diable Vauvert son éditeur. Le dernier Julien Blanc-Gras, Touriste. Je le découvre amoureux de géographie, des voyages et de l’évasion.

« Il faut se rendre à l’évidence. Je dois aller dans tous les pays du monde. Je ne trouverai pas le repos dans l’immobilité. Je me débrouillerai pour dénicher des ressources. Je mériterai mes kilomètres. A nous deux, petite planète globalisée. »

Avec humour, toujours.

« L’allemandenshort désigne un gros touriste âgé de plus de 40 ans et doté d’un bedon confortable sur lequel repose un caméscope. Il a un short, c’est entendu. Il voyage en groupe, parfois en famille, jamais seul. Contrairement à une idée couramment admise, l’allemandenshort n’a pas nécessairement la nationalité allemande. C’est ce qu’on appelle un faux ami. »

Et finalement de belles réflexions sur le voyage.

« J’ai connu moi aussi la tentation humanitaire. L’humanitaire n’a pas voulu de moi. Je ne suis ni médecin, ni ingénieur. Je pensais avoir des compétences en alphabétisation, on m’a répondu que je n’avais pas les diplômes adéquats. Soit. Si je ne peux pas sauver le monde, je le raconterai.»

Touriste m’a enthousiasmé. J’ai passé toute la nuit à le lire. Le lendemain matin, ma voisine du métro a sans doute cru à une crise de somnambulisme.

Depuis, j’avais peu de nouvelles de Julien. Des articles dans des revues spécialisées comme l’excellente Revue Long cours ou le magazine A/R. Je n’en pouvais plus d’attendre son nouveau roman.

Le voici donc à nouveau par la Poste. Mes yeux découvrent le nouveau titre…

Paradis (avant liquidation). J’imagine déjà la réaction de ma chère voisine de métro. Pourtant, aucun chérubin dans ce titre. Il s’agit d’un récit de voyage aux îles Kiribati, état du Pacifique menacé par la montée des eaux. Les Kiribati devront-elles déménager pour survivre ?

« Il y a des pays en voie de développement et des espèces en voie de disparition. La république des Kiribati est un pays en voie de disparition. Perdu au milieu de l’océan Pacifique, ce petit paradis semble promis à l’engloutissement par le changement climatique.

J’ai organisé ma vie autour d’une ambition saugrenue, le quadrillage méthodique de la planète. Moteur : toujours voir un pays en plus. Ce qui se profile ici, c’est un pays en moins. Je dois m’y rendre avant qu’il ne soit rayé de la carte. »

Je suis donc ravi de le recevoir le samedi 25 mai à partir de 17h pour cette signature.

Une question demeure : Vais-je oser y inviter ma voisine de métro ?

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